En islam, il existe trois types d’ablutions qu’on appelle les ablutions : mineurs (woudhou), majeurs (ghousl) et sèches (tayamoum). Elles sont toutes trois réglementées et nous allons les revoir succinctement avant de parler plus particulièrement des grandes ablutions femme

En fonction des situations, il faudra accomplir l’une ou l’autre ou encore les associer. C’est un sujet très important dans la vie du musulman, car c’est une condition sine qua non de la validité de la prière.

Vous voulez tout savoir sur le sujet avec les preuves du Qur’an et de la Sounna à l’appui ? Alors, lisez cet article… 

Le woudhou et le tayamoum 

Petit récapitulatif des petites ablutions, appelées également ablutions mineurs. Elle sont identiques aussi bien pour la femme que pour l’homme. Pour commencer, nous allons vous énumérer ses conditions, la façon de les effectuer ainsi que ses annulatifs. [1]

Ses conditions 

Être musulman
Avoir la raison
Avoir l’âge du discernement
L’intention dans le coeur
Ne pas avoir l’intention d'interrompre ses ablutions jusqu’à la fin 
Cesser tout acte qui annule les ablutions
Laver ses parties intimes avant de commencer
L’eau utilisée doit être pure et licite
Il ne doit y avoir aucun obstacle entre la peau et l’eau
L’entrée de l’heure de la Prière pour celui qui ne peut garder ses ablutions

Ses obligations

Laver le visage et se rincer la bouche et le nez
Laver les mains jusqu’aux coudes
Passer les mains mouillées au-dessus de la tête et essuyer les oreilles
Se laver les pieds jusqu’aux chevilles
Faire tous ces actes dans l’ordre
Ne pas interrompre leur accomplissement  

Ses annulatifs 

L'émission d’urine, de selles, de gaz, de sang, ...
Toute substance impure qui sort du corps
La perte de conscience ou le sommeil
Toucher ses parties intimes directement sans vêtement 
Manger de la viande de chameau
L’apostasie

Le lavage mortuaire

Il n’y a pas de preuve claire sur le fait que le lavage mortuaire annule les ablutions. Sauf si le laveur venait à toucher les parties intimes du mort, auquel cas, il devra refaire le woudhou. Et c’est l’avis de la majorité des savants sur le sujet.

Les ablutions sèches

Dans un premier temps, sachez qu’il est interdit de faire le tayamoum sans excuse valable lorsqu’il y a de l’eau à proximité. Par ailleurs, ce rite peut remplacer les petites et les grandes ablutions. Sa pratique est très simple, elle consiste à poser les mains sur le sol puis s’essuyer tout le visage. Ensuite, il faut essuyer chaque main sur le dessous et le dessus. 

Les grandes ablutions femme et homme

Toute adoration quelle qu’elle soit, doit être accomplie de la même façon, que ce soit par l’homme ou la femme. En effet, tant qu’il n’y a pas une preuve claire, qui fait la distinction, la description s'applique à tous. Ceci dit, la femme a certaines spécificités que nous allons citer dans la suite de cet article.

Quand le ghousl est-il nécessaire ?

Allah Ta’ala a dit (traduction rapprochée) : “Et si vous êtes pollués (état d’impureté majeur), alors purifiez-vous (par un bain).” (Sourate Al Maïda, verset 6)

Les grandes ablutions femme doivent être effectuées à des moments précis :

  • Pour les deux fêtes du ‘id
  • Pour la prière du vendredi 
  • Après un acte sexuel avec pénétration
  • Lorsqu’il y a eu émission de liquide lors d’un rêve et que la personne se réveille souillée
  • Suite à un orgasme
  • En cas de traces de sperme, même si les grandes ablutions ont été faites
  • Lors d’une conversion à l’islam
  • À la fin des menstrues
  • Après les lochies

Comment le prophète effectuait le ghousl ?

Aisha (qu’Allah l’agrée) rapporte : "Lorsque le Messager d'Allah ﷺ accomplissait les ablutions majeures, il commençait par se laver les mains. Puis il versait de l'eau de la main droite dans la gauche et se lavait le sexe.

Ensuite, il effectuait ses ablutions mineures. Puis il prenait de l'eau et introduisait ses doigts mouillés jusqu'à la base des cheveux. Puis il versait trois poignées d'eau sur sa tête.

Puis il versait de l'eau sur tout son corps et enfin, il se lavait les pieds." (Al Boukhari 289 et Muslim 306)

Ce hadith décrit de façon détaillée le ghousl du Prophète ﷺ. Il est donc recommandé de commencer par se laver les mains afin qu’elles soient propres. Ceci, car elles vont servir à puiser l'eau pour le lavage du corps.

Il convient également de verser l'eau, de la main droite vers la main gauche pour nettoyer le sexe. De fait, la main droite récupère l'eau tandis que la main gauche nettoie l’endroit souillé. De plus, on peut comprendre que nettoyer les parties intimes doit se faire avant les grandes ablutions.

Ensuite, il suffit d'accomplir les ablutions mineures, en lavant les membres dans l’ordre. Puis il faut frictionner les cheveux et le cuir chevelu avec les doigts mouillés afin de faire pénétrer l’eau.

Le prophète ﷺ versait ensuite trois poignées d'eau sur sa tête de sorte que l'eau recouvre l'ensemble des cheveux. Suite à quoi, il versait de l'eau sur le reste de son corps. Et enfin, il faut se laver les pieds. [2]

Les spécificités des grandes ablutions femme 

Quant à la femme, ce qui peut lui être spécifique, c’est le fait de dénouer ses cheveux pour le ghousl. L’avis majoritaire est que la purification suite aux rapports ne nécessite pas de les dénouer.

Tandis que celle qui suit les menstrues oblige le dénouage de la chevelure afin de se purifier.

La preuve réside dans le hadith rapporté par Oum Salama (qu’Allah l’agrée) : “J’ai demandé : Ô Messager d’Allah ! Je suis une femme qui attache ses cheveux, dois-je les dénouer lorsque j’accomplis les ablutions majeures suite à un état de grande impureté ?”. 

Dans une autre version, il est ajouté "Et après la période de règles ?” Il répondit :

“Non, il te suffit de verser trois poignées d’eau sur la tête.” (Sahih Muslim 330)

Cheikh Al Albani (qu’Allah lui fasse miséricorde) dit que l’ajout “Et après la période de règle ?”, n’est pas authentique. Et pour appuyer l’avis qui dit que la femme doit dénouer ses cheveux pour le ghousl, après les menstrues, c’est ce hadith :

Le prophète ﷺ dit à ‘Aisha (qu’Allah l’agrée) concernant le lavage pour l’entrée en état de sacralisation, alors qu’elle était en période de règles : “Dénoue tes cheveux et peigne-toi.”